Le financement participatif comme levier d'innovation sociale

Le financement participatif devient un outil de validation de succès inscrivant les acteurs du financement traditionnel (banques, subventions, programmes gouvernementaux, etc…) au cœur des campagnes. Les campagnes de financement participatif deviendront, dans certains cas, une première étape conditionnelle à l’obtention d’un prêt ou d’une bourse. Par l’entreprise des plateformes de financement participatif qui auront su adapter leur modèle à cette nouvelle réalité, les grandes entreprises ou les organismes pourront gérer en quelque sorte leur programme de commandites, d’alliances stratégiques, ou d’investissement communautaire de leur entreprise, positionnant ainsi la plateforme de La Ruche comme un média supplémentaire. En somme, la croissance de la finance sociale pourrait amener d’importantes sommes en capital privé et caritatifs pour aborder des problèmes sociaux.

À Montréal, soulignons deux initiatives innovantes qui illustrent bien le nouveau modèle du financement participatif et son évolution, soit celles de TELUS et de la Jeune chambre de Commerce de Montréal.

En juin 2017, l’entreprise de télécommunications a lancé les Bourses TELUS du 375e dans le cadre de l’anniversaire de Montréal. TELUS avait une enveloppe budgétaire de 50 000 $ dédiée à cet événement rassembleur et souhaitait encourager l’entrepreneuriat social au service des Montréalais. Concrètement, TELUS ciblait des OBNL et des organisations caritatives actifs dans la région de Montréal dont un projet s’adressait à des jeunes de moins de 30 ans. Comment distribuer ce montant tout en restant pertinent? La plateforme de financement participatif de proximité La Ruche, de concert avec TELUS, a mis sur pied un programme sur mesure. Pour toute campagne de financement participatif réussie sur La Ruche, et en fonction du montant visé, TELUS offrait de 3 000 $ à 5 000 $ supplémentaires sous forme de bourses. Un incitatif de plus pour que l’entrepreneur social, dans ce cas spécifique, décide de financer son projet autrement. Pour TELUS, La Ruche s’est avérée une solution logistique et une vitrine additionnelle pour démontrer son engagement dans la communauté de manière innovante, tout en aidant concrètement les organismes et en élargissant son action auprès d’OBNL.

La Jeune chambre de commerce de Montréal, en partenariat avec Aéroports de Montréal et le Conseil des gouverneurs de la Société des célébrations du 375e de Montréal, a lancé à l’automne 2017 le Fonds ADM / 375 idées, en collaboration avec La Ruche. Ce programme de microcrédit vise à soutenir les jeunes entrepreneurs de Montréal qui désirent développer des projets durables et innovants. Pour toute campagne validée d’un montant minimal de 3 750 $ et ayant atteint son objectif, le Fonds ADM / 375 idées accordera un prêt en microcrédit avantageux de 3 750 $ supplémentaires, en plus d’aider l’entrepreneur en lui offrant une vitrine au sein des réseaux des acteurs respectifs de l’initiative. Ce programme sera actif pour les 25 prochaines années, preuve que la Jeune Chambre de commerce de Montréal voit loin! Cette combinaison de « socio » et « micro » financement est une première pour la ville de Montréal et contribuera directement et à long terme au développement économique de la métropole.

La Ruche permet de créer des passerelles entre les divers programmes et surtout les mettre en lumière. C’est un moyen concret de briser les silos en créant des passerelles et ainsi faciliter l’accès en guidant et outillant les entrepreneurs sans devenir un guichet unique.

En espérant que ces deux beaux programmes mis en place puissent en inspirer plusieurs autres!